La pollution plastique est un problème majeur en Côte d’Ivoire, touchant non seulement les écosystèmes naturels, mais aussi les secteurs de la santé publique et de l’économie. Alors que le pays connaît une croissance rapide et une urbanisation accrue, les déchets plastiques représentent une part importante des détritus urbains, menaçant les terres et les eaux ivoiriennes. Face à l’urgence, des initiatives communautaires, des actions gouvernementales et des collaborations internationales se mettent en place pour tenter de réduire ce fléau et sensibiliser la population.
L’ampleur de la pollution plastique en Côte d’Ivoire
Selon une étude menée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), environ 200 000 tonnes de déchets plasiques sont générées chaque année en Côte d’Ivoire, et moins de 10 % sont recyclées. Les 90 % restants finissent dans les décharges à ciel ouvert, dans les cours d’eau ou sont incinérés de manière informelle, libérant des produits chimiques dangereux dans l’air. Ce chiffre est alarmant, surtout dans les grandes villes comme Abidjan, où l’urbanisation rapide entraîne une production accrue de plastique à usage unique.
En particulier, les bouteilles, les sachets et les emballages alimentaires sont omniprésents dans les rues, les marchés et les plages. Ces plastiques à usage unique sont facilement dispersés par le vent et les eaux de ruissellement, se retrouvant dans les zones rurales et maritimes, comme Grand-Bassam, ville historique et destination touristique prisée. Cette pollution dégrade les écosystèmes locaux, asphyxie les cours d’eau et menace la biodiversité marine.

Les effets de la pollution plastique sur la santé et l’environnement
Les déchets plastiques n’affectent pas uniquement l’environnement, ils posent également des risques sanitaires. Lorsqu’ils sont brûlés dans les décharges, ils émettent des substances toxiques comme les dioxines et les furanes, des polluants organiques persistants qui peuvent provoquer des maladies respiratoires et des troubles endocriniens. En se fragmentant, le plastique se transforme en microplastiques, qui pénètrent dans les chaînes alimentaires, affectant ainsi la santé humaine et animale.
Sur le plan environnemental, les plastiques mettent des centaines d’années à se décomposer, et même lorsqu’ils se dégradent, ils ne disparaissent jamais totalement. Les microplastiques peuvent être ingérés par les animaux marins, perturbant la faune et la flore aquatiques. En Côte d’Ivoire, les pêcheurs témoignent de la raréfaction de certaines espèces de poissons dans les zones de forte pollution plastique, ce qui impacte également l’économie locale.
Initiatives pour réduire la pollution plastique
Pour répondre à cette crise, la Côte d’Ivoire a mis en place plusieurs initiatives et lois visant à restreindre l’usage du plastique. En 2014, une loi interdisant les sacs plastiques non-biodégradables a été adoptée. Cependant, cette interdiction rencontre des obstacles dans sa mise en œuvre, en raison du manque de moyens de surveillance et de sensibilisation.
Des organisations locales, comme Green Ivory, s’engagent activement dans la lutte contre la pollution plastique en organisant des campagnes de nettoyage et de sensibilisation, comme la campagne « Les Journées sans Plastique » à Grand-Bassam. Ce projet, soutenu par des partenaires internationaux tels que l’Union européenne et la Fondation Think Human, vise à éduquer les jeunes, promouvoir la collecte des déchets et installer des contenants de tri sur les plages pour faciliter le recyclage.
Vers une solution durable
Pour freiner la pollution plastique, il est essentiel de renforcer l’engagement communautaire et d’encourager l’économie circulaire. La Côte d’Ivoire peut prendre exemple sur d’autres pays qui ont instauré des systèmes de consigne pour le recyclage des bouteilles plastiques ou qui favorisent l’émergence de start-ups spécialisées dans la transformation des déchets plastiques en produits réutilisables.
Le gouvernement ivoirien et les partenaires internationaux sont appelés à soutenir les infrastructures de recyclage, à encourager des solutions de substitution au plastique et à développer des programmes d’éducation pour sensibiliser la population aux impacts de la pollution plastique.